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noître c’eſt que les dernières eaux d’une pluie, & ſurtout d’un orage, ſont infiniment plus pures que les premières. Il paraît que la première eau qui tombe balaye l’atmoſphère de toutes ſes impuretés, & que la dernière n’eſt que l’eau ſans mélange. J’ai encore obſervé que la pluie d’orage contenoit preſque toujours du ſel marin en abondance, tandis que les pluies douces n’en donnent preſque pas.

CES obſervations me paroiſſent néceſſaires pour ſavoir ſe procurer l’eau de pluie la plus pure, & éviter par là la corruption, qui ne s’établit que trop ſouvent dans les cîternes qui reçoivent indiſtinctement toute l’eau qui tombe.

IL y a encore bien des précautions à prendre ſur la conſtruction des cîternes ; le choix des matériaux à employer dans la conſtruction du baſſin, eſt un objet chimique des plus eſſentiels ; il faut en bannir toute ſorte de plâtre : ſans cette précaution, l’eau la plus pure & la plus légère, devient l’eau la plus peſante, par la quantité de ſélénite qu’elle diſſout. Il faut encore éviter ſoigneusement, que les insectes qui recherchent les endroits humides, ne s’établissent dans ce souterrain, agiter l’eau de temps en temps, &c.

TELS ſont les moyens que je crois convenables pour ſe procurer de la bonne eau de pluie & la conſerver. Je n’ai pu que les annoncer dans ce Mémoire, mais je leur donnerai tout le développement dont ils ſont ſuſceptibles, ſi mon projet eſt accepté.

L’EMPLACEMENT du Couvent des Capucins à Frontignan, fournit un local avantageux pour établir des cîternes ; on peut en former dans l’intérieur de la Ville, de même qu’à Vic & à Mireval.

L’ÉTABLISSEMENT de ces cîternes me paroît