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Essai

d’huile : ce procédé est recommandé par Baccius. On recouvre ensuite le goulot avec des verres renversés, des creusets, des vases de fer-blanc, ou toute autre matière capable d’empêcher que les insectes ou les souris ne se précipitent dans le vin.

Les tonneaux sont les vases les plus employés ; ils sont, pour l’ordinaire, construits avec du bois de chêne. Leur capacité varie beaucoup, et ils reçoivent le nom de bariques, tonneaux ou foudres, selon qu’elle est plus ou moins forte. Le grand inconvénient des tonneaux, c’est non seulement de présenter au vin des substances qui y sont solubles, mais encore de se tourmenter par les variations de l’atmosphère, et de prêter des issues faciles, tant à l’air qui veut s’échapper, qu’à celui qui veut pénétrer.

Les vases de terre vernissés auraient l’avantage de conserver une température plus égale ; mais ils sont plus ou moins poreux, et à la longue le vin doit s’y dessécher. On a trouvé dans les ruines d’Herculanum des vaisseaux dans lesquels le vin étoit desséché. Rozier parle d’une urne semblable découverte dans une vigne du territoire de Vienne, en Dauphiné, sur le lieu même où étoit bâti le palais de Pompée. Les Romains remédiaient à la porosité des vases de terre en passant de la cire au-dedans et de la