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ESSAI SUR LES ARTS CHIM.

La division du travail forme encore une des principales causes de la prospérité des fabriques : l’ouvrier qui reste toujours attaché à l’exécution de la même partie, contracte tellement l’habitude du même travail, qu’il fait mieux et plus vite. Dix ouvriers, se partageant les opérations nécessaires pour fabriquer une épingle, en font cinquante mille par jour ; tandis qu’un seul, s’occupant séparément de tous les détails, ne parviendroit pas à en fabriquer vingt.

Ces vérités sont senties et convenues : cependant on ne les adopte pas assez généralement en France, et nous restons toujours sous le poids d’une main-d’œuvre qui écrase nos manufactures. Plusieurs causes me paroissent se réunir pour écarter de nos ateliers tout ce qui a pour but d’y diminuer la main-d’œuvre : d’abord, l’on craint de forcer à