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la connoissance pleine et entière de l’homme et de ses rapports.

L’homme peut donc être regardé comme n’existant que par ses relations ; le principe de vitalité qui l’anime fait servir tout ce qui l’entoure à l’exercice de ses fonctions ; l’air, l’eau, le feu, tous les corps de la nature fournissent les matériaux de ses actions ; et c’est par les altérations apportées à ces substances, c’est par le produit ou le résultat de leurs élaborations que nous sommes parvenus à connoître ce que peut chacun de ces agens sur le corps humain.

Mais comment constater ces effets ? Comment pouvoir reconnoître les modifications que subissent ces agens par l’organisation vitale ? C’est ici où commence un nouvel ordre de choses : c’est ici où l’on doit réunir des connoissances, qui ne sont regardées comme étrangères ou accessoires que par ceux-là seuls qui voudraient tarir toutes les sources de l’instruction pour ménager leur amour-propre.

Parmi ces connoissances, celles que fournit la chimie occupent le premier rang. Cette science ramenée enfin à sa véritable destination peut nous instruire, non-seulement sur les principes constituans des corps, mais même sur l’action et la nature de tous les agens qui exercent leur influence sur le corps humain : l’analyse de l’air, de l’eau, du feu nous permet de suivre, de calculer et de modifier tous leurs effets. L’examen des résultats morbifiques dans les solides et les liquides a fourni les moyens de combattre plusieurs de ces altérations avec avantage.

Mais le chimiste est devenu d’autant plus timide sur l’application de ses principes, qu’il a été plus instruit ; ce n’est qu’avec circonspection qu’il porte son flambeau dans le sanctuaire des êtres vivans ; il se contente d’observer sans