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CHIMIE

chaudière de cuivre, dans laquelle on fait couler un filet d’eau de lessive pour remplacer celle qui s’évaporent lorsque la liqueur a pris la consistance du miel, on la verse dans une chaudière de fer de fonte, où se termine l’opération.

Comme la matière qui s’épaissit et se boursouffle s’attache aux parois, oh a soin de remuer et d’agiter avec des spatules de fer.

Du moment que la matière prend à l’air une consistance solide et qu’elle s’y fige, on la coule dans des barils et on la verse dans le commerce sous le nom de salin.

Tout est simple dans cette opération et on en exécute de bien plus difficiles dans nos campagnes. L’agriculteur peut s’approprier cette branche d’industrie presque sans frais, et sans qu’il soit détourné de ses autres occupations, ni qu’il interrompe le cours ordinaire de ses travaux : aux jours perdus pour l’agriculture et dans la morte saison, on peut ramasser les bruyères, les genêts, les ajoncs, les fougères, les ronces, les chardons, les orties et réserver le lessivage des cendres pour l’hiver.