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CHIMIE

qu’elle ne se détériore ; les excrémens des animaux, la malpropreté de leurs pieds et les plantes qui s’établissent dans les eaux stagnantes en changent bientôt la couleur et la nature. Ces eaux deviennent vertes, épaisses et rebutantes pour l’homme : heureusement que les animaux sont moins délicats et qu’ils s’en accommodent très-bien ; on peut même ajouter que lorsqu’ils y sont habitués ils les préfèrent à des eaux plus limpides et moins chargées de matières étrangères. Ces eaux produisent rarement de mauvais effets ; la fiente qui y est mêlée ne s’y corrompt qu’à la longue ; les plantes qui y croissent les assainissent, et l’on voit très-rarement s’en exhaler cette odeur fétide qui accompagne la putréfaction.

Le plus grand inconvénient de l’eau de mare, c’est qu’elle n’est pas défendue de la chaleur atmosphérique, et que sa boisson, pendant l’été, n’est pas du tout rafraîchissante.

L’habitant des campagnes sort difficilement du cercle tracé par ses habitudes, il s’occupe peu d’améliorer ses boissons et ses alimens, il les prend tels que la nature les lui donne : cependant il peut, à peu de frais et sans beau-