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APPLIQUÉE À L’AGRICULTURE.

leurs procédés en Italie, en Espagne et dans le midi de la France.

Il paraît même que c’est dans leurs écrits que l’on trouve pour la première fois le mot alambic, qui dérive de leur propre langue, et qu’ils le connaissaient avant le dixième siècle ; car Avicenne, qui vivait à cette époque, s’en est servi pour expliquer le catarrhe, qu’il compare à une distillation, dont l’estomac est la cucurbite ; la tête, le chapiteau ; et le nez, le bec par où l’humeur s’écoule.

Rasès et Albucase ont décrit des procédés particuliers pour extraire les principes aromatiques des plantes : il paraît qu’on en recevait généralement les vapeurs dans des chapiteaux qu’on rafraîchissait avec des linges mouillés.

Il est démontré que Raymond Lulle qui vivait dans le treizième siècle, connaissait l’eau-de-vie et l’alcool ; car dans son ouvrage intitulé Testamenturn novissimum, il dit, page 2, édition de Strasbourg, 1571 : Recipe nigrum nigrius nigro (vin rouge), et distilla totam aquam ardentem in balneo ; illam rectificabis quousque sine phlegmate sit. Il dé-