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CHIMIE

sorption des sucs et des sels par la plante n’est pas une faculté passive et purement physique, mais qu’elle est déterminée par les lois de la vitalité qui régissent les fonctions du végétal en vie. Ce n’est que lorsque l’action de ces lois s’affaiblit par l’état de maladie ou de langueur de la plante, que les agens extérieurs agissent sur elle d’une manière plus absolue. La plante ne pompe pas indifféremment et en même proportion toutes les substances qui sont tenues en dissolution dans l’eau, elle absorbe de préférence les moins visqueuses.

On peut conclure de ce qui précède que les plantes saines ne se comportent pas d’une manière rigoureusement passive par rapport à leurs alimens, mais qu’il y a de leur part choix et goût jusqu’à un certain point : les lois physiques y prédominent d’autant plus au détriment de l’organisation vitale, que la plante est plus languissante.

Toutes les substances molles ou fibreuses du végétal sont évidemment le produit de l’élaboration qui se fait dans ses organes, des sucs et des gaz qui le nourrissent. Les ma-