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CHIMIE

tance, tels que ceux des grosses bêtes à cornes pendant le printemps et l’automne, on doit les employer de suite, ainsi que je l’ai déjà annoncé ; mais s’il est impossible de les porter aux champs dans le moment pour les y enterrer, il convient de les mêler avec des terres ou autres matériaux secs et poreux, qui conviennent, comme amendemens aux champs auxquels on les destine.

Dans presque toutes nos fermes, on expose en plein air et sans abri les fumiers des quadrupèdes, à mesure qu’on les retire des écuries ; l’eau de pluie qui les lave entraîne avec elle les sels, les urines et tous les sucs solubles, et forme, au pied de la couche, des ruisseaux d’un suc noirâtre, qui s’échappe en pure perte au dehors, et va se perdre dans les fossés.

À mesure que la fermentation avance, il se forme de nouvelles combinaisons solubles, qui sont entraînées à leur tour, de sorte que tous les principes nutritifs et stimulans du fumier disparaissent peu-à-peu, et il ne reste que quelques faibles débris d’engrais mêlés de brins de paille qui n’ont plus de saveur.