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cette pierre, mêlés et confondus avec un acide et la chaux, etc.

L’acide fluorique a la propriété très-singulière, d’attaquer le verre, de dissoudre et d’enlever la partie siliceuse : Margraaf a d’abord reconnu cette propriété ; mais MM. de Puymaurin et Klaproth en ont fait l’application la plus heureuse à l’art de graver sur verre : on emploie cet acide pour ronger le verre, comme on emploie l’eau forte pour graver sur le cuivre.

Quelques auteurs, tels que M. Monnet, ont cherché à prouver que cet acide n’étoit qu’une modification de l’acide employé pour la décomposition du spath ; ils m’ont paru se fonder principalement, sur ce que l’acide obtenu surpassoit en poids le spath employé ; mais ils ont négligé l’accrétion en pesanteur qui doit résulter de l’érosion, dissolution et mélange du verre des vaisseaux distillatoires ; et ces expériences ne me paroissent infirmer en rien les vérités éternelles qui sont sorties du laboratoire du célèbre Schéele ; d’ailleurs, de telles modifications dans les acides employés seroient, à mes yeux, un phénomène plus étonnant encore que l’existance de cet acide particulier.