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l’organisation elle-même ; et, en général, la marche de la nature y paroît plus constante et plus assurée.

L’élément terreux paroît passif par lui-même ; il n’obéit qu’aux loix des corps morts, et nous pouvons rapporter à la seule loi des affinités tous les phénomènes de formation ou de décomposition dont une pierre est susceptible ; c’est ce qui fait, sans doute, cette variété de formes et ces mélanges de principes qui ne permettent guères au naturaliste d’établir des bases fixes, et de fonder sa méthode sur des caractères constans et invariables.

Si nous jettons un coup-d’œil sur la marche de tous les naturalistes qui nous ont précédé, nous pourrons aisément les réduire à trois classes.

1°. Les uns se sont portés, par la seule imagination, jusqu’à cette époque où le globe sortit des mains du créateur : ils ont suivi l’action des divers agens destructeurs qui en altèrent et bouleversent la surface, nous ont fait connoître les diverses roches qui ont été apposées successivement sur ce globe primitif ; et, en parcourant les grands phénomènes qui sont survenus à notre planète, ils se sont faits des idées plus ou moins exactes sur les grands ouvrages de la décomposition et de la formation.

2°. D’autres se sont occupés à rechercher, par l’analyse, quelles sont les terres ou les ma-