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gieux d’animaux à transudation pierreuse ; qu’on se figure leur prompt accroissement, leur multiplication et la courte durée de leur vie, dont le terme moyen est d’environ dix ans, d’après le calcul du célèbre Buffon ; qu’on multiplie le nombre de ces animaux par le volume que laisse leur dépouille, et l’on aura la masse que les coquilles d’une seule génération doivent former sur ce globe. Si l’on considère, à présent, combien de générations sont éteintes, combien d’espèces sont perdues, on ne sera pas surpris qu’une partie de la surface du globe soit recouverte de ces débris.

On peut concevoir aisément que les coquillages morts, entraînés par les courans, doivent se heurter, se dégrader plus ou moins, et que leurs débris pulvérulens, long-temps brassés par les vagues, doivent être entassés et former des bancs de coquilles plus ou moins altérées.

Au reste, quelle que soit l’origine de cette pierre, elle se présente sous deux états principaux ; ou sous forme de crystaux, ou en masse irrégulière.

I°. Pierres calcaires crystallisées.

Pour que la crystallisation ait lieu, il faut un concours de circonstances qui se rencontre bien rarement ; et c’est sans-doute la raison pour laquelle les spaths ou crystaux calcaires font la plus petite partie de ce genre : on trouve ces