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ble deux parties d’acide nitrique pur et une d’acide muriatique.

L’odeur très-manifeste d’acide muriatique oxigéné qui se dégage, quelque procédé qu’on adopte pour faire l’acide dont il est question, et la propriété qu’a également l’acide muriatique oxigéné de dissoudre l’or, ont fait croire que, dans le mélange des deux acides, le muriatique se portoit sur l’oxigène du nitrique et prenoit le caractère de l’acide muriatique oxigéné ; de façon qu’on ne considéroit l’acide nitrique que comme un moyen d’oxigéner le muriatique ; mais ce systême est outré ; et, quoique les vertus de l’acide muriatique se modifient par ce mélange, et qu’il s’oxigène par la décomposition d’une portion de l’acide nitrique, les deux acides existent encore dans l’eau régale, et je me suis convaincu que l’eau régale la mieux faite, saturée de potasse, fournissoit du muriate ordinaire, du muriate oxigéné et du nitrate ; et il me paroît que l’action de l’eau régale n’est si énergique, que parce qu’on réunit des acides, dont deux sont très-propres à oxider les métaux, et l’autre très avide de dissoudre ces oxides.