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On peut décomposer le nitrate de potasse en distillant deux parties d’acide muriatique sur une de ce sel ; on retire, par ce moyen, de la bonne eau régale, et le résidu est un muriate de potasse, selon M. Cornette.

Boërhaave dit avoir obtenu de la bonne eau régale, en distillant ensemble deux parties de nitre, trois de sulfate de fer et cinq de sel commun.

La simple distillation du nitre de la première cuite fournit l’eau forte, qui est employée dans les teintures à la dissolution de l’étain, pour faire la composition de l’écarlate ; cette eau forte est une véritable eau régale, et c’est en vertu de ce mélange d’acides qu’elle dissout l’étain ; si c’étoit de l’acide nitrique trop pur, il le corroderoit et l’oxideroit sans le dissoudre ; les Teinturiers disent alors que l’eau forte précipite, et ils corrigent le vice de l’acide en y dissolvant du sel ammoniac ou du sel commun.

Quatre onces de sel ammoniac en poudre, dissoutes peu à peu et à froid dans une livre d’acide nitrique, forment une excellente eau régale ; il se dégage pendant long-temps un gaz acide muriatique oxigéné qu’il est imprudent de coercer, et il faut pratiquer des issues à cette vapeur.

On forme encore l’eau régale, en mêlant ensem-