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muriatique abandonnoit son phlogistique au manganèse, et il l’appela acide marin déphlogistiqué. Il observa les principales propriétés vraiment étonnantes de ce nouvel être ; et, après lui, tous les Chimistes ont cru devoir s’occuper d’une substance qui présentoit une nouvelle manière d’être des corps.

Pour extraire cet acide, je place un gros alambic de verre d’une seule pièce sur un bain de sable ; à cet alambic j’adapte un petit ballon, et à ce ballon trois ou quatre flacons presque pleins d’eau distillée, étranges à la manière de Woulf ; je dispose le ballon et les flacons dans une cuve, je lutte les jointures avec le lut gras et l’assujettis avec des linges imbibés de lut de chaux et de blanc d’œuf, j’entoure les flacons de glace pilée ; et, lorsque l’appareil est ainsi disposé, j’introduis dans l’alambic demi-livre de manganèse des Cevennes, et verse dessus, à diverses reprises, trois livres d’acide muriatique fumant, je verse cet acide de trois en trois onces, il s’excite à chaque fois une effervescence notable, et je n’en verse une nouvelle quantité que lorsqu’il ne passe plus rien ; lorsqu’on veut opérer sur une certaine quantité, on ne peut pas agir différemment ; car si on verse à la fois une trop grande quantité d’acide, on ne peut pas se rendre maître des vapeurs et l’effervescence fait passer le manganèse dans le récipient. Les vapeurs qui se