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elle est simplement desséchée, que lorsqu’elle est grainée.

L’effet de la poudre dépend, de la décomposition rapide qui se fait, en un instant, d’une masse assez considérable de nitre, et de la formation subite des gaz qui en sont le produit immédiat. Bernoulli s’etoit assuré, dans le dernier siècle, du développement d’un air par la déflagration de la poudre ; il mit quatre grains de poudre dans un tuyau de verre recourbé, plongea le tuyau dans l’eau, et enflamma la poudre par le moyen du miroir ardent ; après la combustion, l’air intérieur occupoit plus de volume, de façon que l’espace abandonné par l’eau pouvoit contenir 200 grains de poudre. Hist. de l’Académie des Sciences de Paris 1696, t. II, mémoire de M. Varignon, sur le feu et la flamme.

La poudre fulminante faite par le mélange et la trituration de trois parties nitre, deux de sel de tartre et une de soufre, a des effets encore plus terribles : pour en obtenir tout l’effet, on l’expose dans une cuiller à une chaleur douce, le mélange se fond, il paroît une flamme bleue sulfureuse et l’explosion se décide : il faut observer de ne donner, ni trop ni trop peu de chaleur ; dans l’un et l’autre extrême, la combustion des principes se fait séparément et sans explosion.