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de soufre et 15 et de charbon, forme la poudre à canon : on triture pendant dix à quinze heure ce mélange, et on a soin de l’humecter de temps en temps ; cette trituration s’opère ordinairement par des bocards dont les pilons et les mortiers sont en bois. Pour donner à la poudre la grosseur convenable et la grainer, on la fait passer par des cribles de peau dont les trous sont de différentes grandeurs ; on tamise la poudre grainée pour en séparer la poussière, et on la porte au séchoir. La poudre à canon n’éprouve point d’autre préparation, mais il est nécessaire de lisser la poudre qu’on destine pour la chasse ; et on lui donne cette dernière préparation, en la mettant dans une espèce de tonneau qui tourne sur lui-même à l’aide d’un axe qui le traverse ; ce mouvement excite des frottemens continuels qui brisent les angles et polissent les surfaces.

Nous devons à M. Baumé et au Chevalier Darcy un travail sur la poudre, par lequel ils ont prouvé,

1°. Qu’on ne peut pas faire de bonne poudre sans soufre.

2°. Que le charbon est aussi d’une indispensable nécessité.

3°. Que la qualité dépend, cœteris paribus, de l’exactitude avec laquelle le mélange est fait.

4°. Que la poudre a plus d’effet, quand