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des cuillers, et on le met à égouter dans des paniers placés sur les chaudières.

Comme le nitre est en grande partie à base de terre, et qu’il faut lui fournir une base alkaline pour le faire crystalliser, on y parvient, ou en lessivant des cendres avec les terres salpétrées, ou bien en mêlant de l’alkali tout formé avec les lessives elles-mêmes.

Le nitre obtenu par cette première opération n’est jamais pur ; il contient du sel marin et un principe extractif et colorant dont il faut le débarrasser ; pour cet effet, on le dissout dans de la nouvelle eau qu’on évapore, et à laquelle on peut ajouter du sang de bœuf pour clarifier la dissolution : le nitre obtenu par cette seconde manipulation est connu sous le nom de nitre de la seconde cuite ; si on a recours à une troisième opération pour le purifier, on l’appelle alors nitre de la troisième cuite.

Le nitrate de potasse purifié est employé pour les opérations délicates, telles que la fabrication de la poudre à canon, la préparation de l’eau forte pour le départ et la dissolution du mercure, etc. Le salpêtre de la première cuite est usité dans les atteliers où l’on fabrique l’eau forte pour la teinture ; il fournit un acide nitre-muriatique qui est seul capable de dissoudre l’étain.

Le nitrate de potasse crystallise en octaèdres prismatiques, qui représentent presque toujours