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Pour se procurer l’air vital qui se dégage des plantes, il suffit de les enfermer sous une cloche de verre pleine d eau et renversée sur une cuve remplie du même fluide : du moment que la plante est frappée par le soleil, il se forme sur les feuilles de petites bulles d’air qui se détachent, gagnent la partie supérieure des vases et en déplacent le liquide.

Cette rosée d’air vital est un bienfait de la nature qui répare sans cesse par ce moyen la déperdition qu’elle fait sans cesse de l’air vital : la plante absorbe la mofette atmosphérique et transpire de l’air vital ; l’homme au contraire se nourrit d’air pur et forme beaucoup de mofette : il paroît donc que l’animal et le végétal travaillent l’un pour l’autre ; et par cette admirable réciprocité de services, l’atmosphère est toujours réparée et l’équilibre entre les principes constituans toujours maintenu.

L’influence de la lumière solaire ne se borne point à produire de l’air vital par son action sur les seuls végétaux, elle a encore la singulière propriété de décomposer certaines substances et d’en extraire ce gaz.

Un flacon d’acide muriatique oxigéné exposé au soleil laisse échapper tout l’oxigène surabondant qu’il contient, et passe à l’état d’acide muriatique ordinaire ; le même acide exposé au soleil dans un flacon entouré de papier noir n’éprouve