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ainsi altérés ou oxidés suffit pour dégager cet air vital, et on l’obtient alors très-pur en le recevant dans l’appareil hydropneumatique ; une once de précipité rouge en fournit environ une pinte.

Les acides ont tous pour base l’air vital : il en est quelques-uns qui le cèdent facilement ; la distillation du salpêtre décompose l’acide nitrique, et on obtient environ douze mille pouces cubes de gaz oxigène par livre de ce sel ; l’acide nitrique distillé sur quelques substances se décompose, et on peut obtenir séparément ses divers principes constituans.

MM. Priestley, Ingenhousi, Sennebier, découvrirent, presque en même-temps, que les végétaux exposés au soleil exhaloient de l’air vital : nous parlerons ailleurs des circonstances de ce phénomène ; nous nous bornerons en ce moment à observer que l’émission de l’air vital est proportionnée à la vigueur de la plante et à la vivacité de la lumière, mais que l’émission directe des rayons du soleil n’est point nécessaire pour déterminer cette rosée gazeuse : il suffit qu’une plante soit bien éclairée pour qu’elle transpire l’air pur, car j’en ai recueilli souvent et abondamment d’une espèce de mousse qui tapisse le fond d’un bassin rempli d’eau, et si bien recouvert que le soleil n’y donne jamais directement.