Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/207

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Sa pesanteur varie prodigieusement, parce qu’il est difficile de l’avoir constamment au même degré de pureté ; celui qu’on extrait des végétaux contient de l’acide carbonique et de l’huile qui en augmentent le poids.

Cette légèreté du gaz hydrogène a fait présumer à quelques physiciens qu’il devoit gagner la partie supérieure de notre atmosphère ; et sur cette supposition on s’est permis les plus belles conjectures sur l’influence que devoit avoir dans la météorologie une couche de ce gaz qui dominoit l’atmosphère ; ils n’ont point vu que cette continuelle déperdition de matière ne s’accorde point avec la sage économie de la nature ; ils n’ont point vu que ce gaz en s’élevant dans l’air, se combine avec d’autres corps, surtout avec l’oxigène, et qu’il en résulte de l’eau et autres produits dont la connoissance nous conduira nécessairement à celle de la plupart des météores.

C’est sur cette légèreté du gaz hydrogène qu’est fondée la théorie des ballons ou machines aérostatiques.

Pour qu’un ballon s’élève dans l’atmosphère, il suffit que le poids des enveloppes et de l’air qu’elles renferment soit moins considérable que celui d’un égal volume d’air atmosphérique, et il doit s’élever jusqu’à ce que son poids se trouve en équilibre avec celui d’un égal volume d’air ambiant.