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de brûler avec l’air vital lui avoit fait donner celui d’air inflammable.

On fait du gaz hydrogène depuis long-temps. La fameuse chandelle philosophique atteste l’ancienneté de la découverte ; et le cél. Hales a retiré de la plupart des végétaux un air qui s’enflammoit.

Le gaz hydrogène peut s’extraire de tous les corps dont il est principe constituant : mais la décomposition de l’eau donne le plus pur, et c’est ce fluide qui le fournit ordinairement dans nos laboratoires : à cet effet, on verse de l’acide sulfurique sur le fer ou le zinc, l’eau qui sert de véhicule à cet acide se décompose sur le métal, son oxigène se combine avec lui, tandis que le gaz hydrogène se dissipe : cette explication, quelque contraire qu’elle soit aux anciennes idées, n’en est pas moins une vérité démontrée : en effet, le métal est à l’état d’oxide dans sa dissolution par l’acide sulfurique, comme on peut s’en convaincre en le précipitant par la potasse pure ; d’un autre côté, l’acide lui-même n’est pas du tout décomposé, de sorte que le gaz oxigène ne peut être fourni au fer que par l’eau. On peut encore décomposer l’eau plus directement en la jetant sur du fer fortement chauffé, et on peut obtenir le gaz hydrogène en faisant passer l’eau à travers un tube de fer chauffé au blanc.