Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il monte jusqu’au sommet de la pyramide tronquée et se ramasse dans de petites cavités qu’on a pratiqué sur le sommet, la chaleur suffit pour l’y entretenir liquide, et de temps en temps on retire ce soufre avec des cuillers.

Presque tout le soufre employé dans le Royaume vient de la Solfatara : ce pays tourmenté par les volcans présente par-tout les effets de ces feux souterrains ; les masses énormes de pyrites qui se décomposent dans les entrailles de la terre produisent de la chaleur qui sublime une partie du soufre par les soupiraux que le feu et l’effort des vapeurs ont entrouvert de toutes parts ; on distille les terres et les pierres qui contiennent le soufre, et c’est le résultat de cette distillation qu’on appelle soufre brut.

Le soufre brut transporté dans notre Royaume par la voie de Marseille, reçoit dans cette Ville les préparations nécessaires pour le disposer et l’approprier à ses divers usages : 1°. on le réduit en canons, en le faisant fondre et le coulant dans des moules ; 2°. on fait les fleurs de soufre, en le sublimant par une chaleur douce et recueillant cette vapeur sulfureuse dans une chambre assez vaste et bien close : ce soufre très-pur et très-divisé est connu sous le nom de soufre sublimé, fleurs de soufre.

Le soufre entre en fusion à une chaleur assez douce ; et si on saisit le moment où la surface