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St. Antoine à Paris, on en a ramassé beaucoup qui étoit mêlé avec les restes des débris des substances végétales et animales qui avoient comblé les anciens fossés, et s’y étoient pourries.

M. Deyeux a même prouvé que le soufre existoit naturellement dans quelques plantes telles que la patience, le cochlearia, etc. ; les procédés qu’il indique pour l’extraire se réduisent 1°. à réduire en pulpe assez fine par le moyen d’une râpe la racine lavée, à délayer cette pulpe dans l’eau froide et à la passer à travers un linge peu serré ; la liqueur passe trouble et laisse précipiter un dépôt qui desséché prouve l’existence du soufre ; 2°. à faire bouillir la pulpe et à dessécher l’écume qui se forme par l’ébullition ; cette écume contient le soufre. Plusieurs espèces de rumex confondus sous le nom de patience ne contiennent point de soufre ; j’en ai retiré du rumex patientia L. qui croît sur les montagnes des Cevènes et qui est le même dont on s’est servi à Paris. M. le Veillard a obtenu du soufre en faisant pourrir des substances végétales dans l’eau des puits. Le soufre est contenu en abondance dans les mines de charbon ; il est combiné avec certains métaux ; il se présente presque par-tout où il y a décomposition végétale ; il fait la majeure partie de ces schistes pyriteux et bitumineux qui forment le foyer des volcans ; il se sublime dans les endroits où les pyrites se décomposent ;