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parurent ranimer leurs efforts pour parvenir à un but plus chimérique encore : alors prirent naissance les élixirs de longue vie, les arcanes, les polichrestes et toutes les préparations monstrueuses dont quelques-unes sont parvenues jusqu’à nous.

La chimère de la médecine universelle agitoit presque toutes les têtes dans le seizième siècle ; et on promettoit l’immortalité avec la même effronterie qu’un Baladin annonce son remède à tous maux. Le peuple se laisse aisément séduire par ces folies promesses ; mais l’homme instruit ne crut jamais que le Chimiste pût parvenir à renverser cette loi générale de la nature, qui condamne tous les êtres vivans à se renouveler et à entretenir une circulation fondée sur des décompositions et des générations successives ; on accabla peu-à-peu cette secte de mépris ; l’enthousiaste Paracelse qui, après s’être flatté de l’immortalité,