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La lumière détermine encore les phénomènes de végétation que nous présentent les dissolutions salines, comme je l’ai fait voir ; de sorte que nous devons calculer l’action de cet agent dans presque toutes nos opérations.

« L’organisation, le sentiment, le mouvement spontané, la vie, n’existent qu’à la surface de la terre et dans les lieux exposés à la lumière : on diroit que la flamme du flambeau de Promethée étoit l’expression d’une vérité philosophique qui n’avoit point échappé aux anciens. Sans la lumière la nature étoit sans vie, elle étoit morte et inanimée : un Dieu bienfaisant, en apportant la lumière, a répandu sur la surface de la terre l’organisation, le sentiment et la pensée. » Traité élémentaire de Chimie par M. Lavoisier, pag. 202.

Il ne faut pas confondre la lumière solaire avec celle que nous produisent nos foyers : celle-ci a des effets marqués sur quelques-uns de ces phénomènes, comme je m’en suis convaincu ; mais ces effets sont lents et peu en rapport avec ceux de la lumière du soleil.

Quoique la chaleur accompagne souvent la lumière, les phénomènes dont nous venons de parler ne sauroient lui être attribués ; elle peut les modifier quand elle existe, mais non les produire, comme on s’en est assuré.