Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/187

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leur à la lumière ; mais l’odeur, le goût, la combustibilité, la maturité et le principe résineux sont tout autant de propriétés qui en dépendent : de là vient sans-doute que les aromates, les résines, les huiles volatiles sont l’apanage des climats du midi où la lumière est plus pure, plus constante et plus vive.

On voit même que l’influence de la lumière est marquée sur les autres êtres : car, comme l’a observé M. Dorthes, les vers et les chenilles qui vivent dans la terre ou dans les bois sont blanchâtres, les oiseaux et les papillons de nuit se distinguent de ceux de jour par leurs couleurs peu brillantes ; la différence est également marquée entre ceux du nord et ceux du midi.

Une propriété bien étonnante de la lumière sur le végétal, c’est qu’exposé au grand jour ou au soleil, il transpire de l’air vital : nous reviendrons sur tous ces phénomènes lorsqu’il sera question de l’analyse des végétaux.

Les belles expériences de MM. Schéele et Berthollet nous ont appris que l’absence ou la présence de la lumière modiffoit d’une manière étonnante les résultats des opérations chimiques : la lumière dégage l’air vital de quelques liqueurs, telles que l’acide nitrique, l’acide muriatique oxigéné, etc. elle réduit les oxides d’or, d’argent, etc. elle dénature les muriates oxigénés, selon les observations de M. Berthollet.