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de deux manières dans l’examen chimique des corps, ou bien aller du simple au composé, ou descendre du composé au simple : ces deux méthodes ont des inconvéniens, mais le plus grand sans-doute qu’on éprouve en suivant la première, c’est qu’en commençant par les corps simples on présente des corps que la nature ne nous offre que rarement dans cet état de simplicité et de nudité, et l’on est forcé de cacher la suite d’opérations qui a été employée pour dépouiller ces mêmes corps de leurs liens et les ramener à cet état élémentaire. D’un autre côté, si on présente les corps tels qu’ils sont, il est difficile de parvenir à les bien connoître, parce que leur action réciproque et en général la plupart de leurs phénomènes ne peuvent être saisis que d’après la connoissance exacte de leurs principes constituans, puisque c’est d’eux seuls qu’ils dépendent.

Après avoir bien pesé les avantages et les inconvéniens de chaque méthode, nous préférons la première. Nous commencerons donc par faire connoître les divers corps dans leur état le plus élémentaire, ou réduits à ce terme au-delà duquel l’analyse ne peut rien ; et, lorsque nous en aurons appris les diverses propriétés, nous combinerons ces corps entr’eux, ce qui nous donnera la classe des composés simples, et nous nous élèverons par degrés jusqu’à la connoissance des corps et