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idées les plus extravagantes, les vérités les plus sublimes y sont dégradées par les applications les plus ridicules ; et ce contraste étonnant de superstition et de philosophie, de lumière et d’obscurité, nous force de les admirer lors même que nous ne pouvons pas nous dispenser de les plaindre. Il ne faut pas confondre la secte des Alchimistes, dont nous parlons en ce moment, avec cette foule d’imposteurs et cet amas sordide de souffleurs, qui cherchent des dupes et nourrissent l’ambition de certains imbéciles par l’espoir trompeur d’augmenter leurs richesses ; cette dernière classe d’hommes vils et ignorans n’a jamais été reconnue par les vrais Alchimistes ; et ils ne méritent pas plus ce nom que celui qui vend des spécifiques sur des treteaux ne mérite le titre honorable de Médecin.

L’espoir de l’Alchimiste peut être peu fondé : mais le grand homme, lors même qu’il poursuit un but chiméri-