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conséquent un crystal régulier. C’est pour cette raison que l’évaporation lente est recommandée par tous les bons Chimistes. V. Stahl, traité des sels, cap. 29.

À proportion que l’évaporation du dissolvant s’effectue, les principes du corps dissous se rapprochent et leur affinité augmente à chaque instant tandis que celle du dissolvant reste la même : de-là vient, sans doute, que les dernières portions du dissolvant sont plus difficilement volatilisées, et que les sels en retiennent plus ou moins, ce qui forme l’eau de crystallisation. Non-seulement la proportion de l’eau de crystallisation varie beaucoup dans les divers sels, mais elle y adhère plus ou moins ; il y en a quelques-uns qui la laissent dissiper dès qu’ils sont exposés à l’air, tels que la soude, le sulfate de soude, etc. et alors ces sels perdent leurs transparence, tombent en poussière, et on les appelle sels effleuris : il en est d’autres qui retiennent obstinément l’eau de crystallisation, tels que le muriate de potasse, le nitrate de potasse, etc.

Les phénomènes que nous présentent les divers sels, lorsqu’on les prive forcément de leur eau de crystallisation, offrent encore des variétés : les uns pétillent sur le feu, et se dispersent en éclats lorsque l’eau se dissipe, c’est ce qu’on appelle décrépitation ; d’autres exhalent en fu-