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boucher et d’ouvrir de temps en temps pour donner issue aux vapeurs : cette méthode avoit plusieurs inconvéniens ; le premier de tous, c’est que, malgré toutes ces précautions, on couroit risque d’une explosion à chaque moment par le dégagement peu gradué des vapeurs et l’impossibilité de calculer la quantité qui s’en produisoit dans un temps donné : le second, c’est que les vapeurs qui se dissipoient entrainoient un déchet notable dans le produit et en affoiblissoient même la vertu, puisque ce principe volatil est le plus énergique : le troisième, c’est que cette vapeur incommodoit l’Artiste à tel point qu’il étoit impossible d’exécuter la plupart des opérations dans les cours de chimie en présence de nombreux auditeurs.

L’appareil de Woulf réunit donc plusieurs avantages : d’un côté, économie dans la fabrication et supériorité dans le produit ; de l’autre, sûreté pour le Chimiste et les Assistans : et, sous tous ces rapports, l’Auteur a des droits à la reconnoissance des Chimistes qui trop souvent atteints de ces funestes exhalaisons traînoient une vie languissante ou périssoient victimes de leur zèle pour la science.

Il est nécessaire de pourvoir un laboratoire de balances d’une précision rigoureuse : car le Chimiste qui n’opère souvent que sur de petites masses doit retrouver, par la rigueur de ses