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FRÉCHETTE


Tous les petits oiseaux l’aimaient ; sous sa feuillée,
Grives et rossignols, mésanges et pinsons,
Penchés au bord des nids, de l’aube à la veillée,
Lui payaient leur écot en joyeuses chansons.


CHAPMAN


Il est bon autant que robuste ;
Il berce au vent le nid moelleux,
Et dépouille sa tête auguste
Pour couvrir le gazon frileux.


FRÉCHETTE


Et le grand chêne, droit comme un vieillard auguste,
La tête dans l’azur, les bras au firmament,
Semblait sourire au ciel qui l’avait fait robuste,
Et bénir le Très-Haut de l’avoir fait élément.


La seule différence qu’il y a ici, n’est-ce pas ? c’est que mon érable est bon, et que le chêne de M. Fréchette est… clément.

Au reste, les citations que je viens de faire sautent assez aux yeux pour se passer de commentaires.

Je ferai cependant remarquer en passant que M. Fréchette ne fait pas une comparaison juste quand il dit que le grand chêne était droit comme un vieillard auguste.

En effet, on peut bien comparer un homme, resté droit malgré le grand âge, à un chêne ; mais on ne peut comparer avec justesse un arbre à un vieillard qui, bien qu’auguste, peut être affreusement courbé.