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PRÉLUDE


Bien que la presse canadienne semble avoir, durant la guerre actuelle, plus de sympathie pour les Américains que pour les Espagnols, je suis parfaitement certain que les pages qu’on va lire sont les fidèles interprètes des sentiments qui animent mes compatriotes envers les descendants du Cid. Oui, elles sont le reflet — bien pâle, il est vrai — de l’opinion publique dans la province de Québec relativement à l’invasion de Cuba, et j’ose affirmer que sur mille Canadiens-français il n’y en a peut-être pas vingt qui se réjouissent des succès militaires des Yankees. Et comment le contraire pourrait-il arriver ? Les Espagnols sont, pour ainsi dire, nos frères, ils sentent, comme nous, couler dans leurs veines le sang inaltérable de la race latine, leur langue ressemble à