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DE LA NOUVELLE-FRANCE

pouvait contempler, durant les beaux jours d’été où l’atmosphère est limpide et le ciel sans nuages, un admirable spectacle. À perte de vue s’étendaient devant lui les habitations de Beauport, de la côte de Beaupré et de l’île d’Orléans, espacées de quatre arpents en quatre arpents[1]. Les champs cultivés, taillés en pleine forêt, allongeaient, entre des travées de verdure, leurs rectangles symétriques, où les blés mûrissants faisaient onduler leurs flots d’or. Plus près, une longue coupée à travers bois lui indiquait le chemin qu’il avait fait ouvrir jusqu’aux éclaircies de Bourg-Royal, de Bourg la-Reine et de Bourg-Talon, créés et peuplés par ses soins. S’il abaissait les yeux vers la rade, il y apercevait de nombreux vaisseaux, dont quelques-uns déchargeaient leur cargaison de France, tandis que d’autres prenaient leur chargement pour les îles lointaines que son intelligente sollicitude rapprochait de notre pays par les courants alternatifs de l’échange et du commerce. En même temps, le bruit cadencé de la hache et du marteau montait jusqu’à lui du chantier maritime où, par ses ordres, se construisaient des navires destinés à relier

    Messire François de Laval, évêque de Pétrée, vicaire apostolique de ce pays, à cause de l’acquêt qu’il en a fait de veuve feu Guillaume Couillard, d’un côté le cimetière, d’autre, par devant, le grand chemin, et par derrière, le cap appelé Sault-au-Matelot, le tout contenant trois arpents de terre, ensemble la maison et grange assise sur icelui. » (Acte d’achat, du 3 juillet 1667). La maison était « de pierre à deux étages seulement, couverte d’ardoises, en pavillon, avec une cuisine ou allonge au bout de la dite maison, et un autre petit corps de logis en charpenterie, séparé de l’autre, couverte de bardeaux. » (Acte de vente du 12 novembre 1688).

  1. Lettre de Frontenac, 2 nov. 1672.