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est dite admise à la pluralité, & cette premiere épreuve suffit. Si la plus grande partie s’est levée, la question a la majorité, mais elle n’est admise qu’après la seconde épreuve, à laquelle le président procede par cette formule : que ceux qui sont d’avis contraire se levent ; si la majorité a été évidente, il n’est rien de plus comique alors que de voir la maniere dont se leve la minorité (c’est ainsi qu’on appelle le partie le moins nombreux) ; elle leve d’abord le dos, puis les reins, puis la partie assise, mais la tête reste inclinée. Dans les districts, où il ne regne pas autant de gravité que dans l’assemblée nationale, la minorité est ordinairement huée. Quelquefois la majorité est douteuse ou crue telle ; on recommence l’épreuve qui, si elle ne réussit pas, nécessite l’appel nominal à l’assemblée nationale, & la voie du scrutin dans les districts. Voyez Scrutin.

Dans l’appel nominal chaque député appellé répond oui ou non ; & lorsque par équivoque (ce qui est arrivé quelquefois) il répond l’un & l’autre, la gaieté françoise ne prend point ses droits.

Dans les districts, où l’on ne procede au scrutin que quand il s’agit de matiere très-importante, telle que la nomination d’un président ou vice-président, il arrive que, dans l’épreuve par assis ou levé, il y a des gens qui la rendent douteuse, parce qu’ils ont la mal-adresse de se lever pour & contre ; elle vient cette mal-adresse de ce que les jeunes gens se levent trop vite,