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qu’on parle de ceux du Prétorien du Castille, & qu’on devine ceux du fils de la marquise d’Amasage. L’édile Négroni rougit des siens, & ce n’étoit pas avec de l’argent qu’il falloit reconnaître ceux d’Alexandre Colonna ou d’Auguste Sabotier. Le prince de Saint-Just, Raymond-Pierre, Guillaume de Combelle, le chevalier de Sainte-Beaume, lord Erard, sir Blacme, &c. soutiennent qu’on a joué un tour quand on leur a imputé des services. On me l’a joué aussi, s’écrie de Vaumont, car je n’ai jamais rien fait de ma vie. La fille de Latone n’en dit pas autant, ses services ont fait époque en France ; ils ont hâté la révolution. Cette femme, qui est une vraie baleine, eût avalé le trésor royal, comme celle de l’écriture avala Jonas ; mais celle-ci rendit, & les visceres de l’autre ne rendent rien. Il faut avouer que le pouvoir rémunératif a sur-passé à son égard la générosité des Césars, qui donnoient des royaumes à leurs favoris.

Cette longue liste de serviteurs, dont je n’ai cité que les plus méritans, coûtoit plus de neuf millions à l’état ; & le ratelier où ils venoient ruminer de l’or, étoit celui de la cour qu’on remplissoit de préférence.

Dans le nouveau régime, sans doute on pensionnera ; mais les bienfaits de la nation ne se répandront que sur des citoyens qui s’en seront rendus dignes. Une prodigalité absurde ne décrétera point de brevet de 80,000 livres. Cette somme qu’un courti-