Page:Chantreau - Dictionnaire national et anecdotique - 1790.djvu/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
117
O P I

terrible… Je n’accuse personne… mais quel que soit l’accapareur de nos écus, il est pendable, ou nul scélérat ne le fut.

O.

OPINANT : c’est, à l’assemblée nationale, à la commune, dans les districts, au café de Foy, &c. &c. &c., celui qui, investi de la parole, expose son opinion ou une opinion quelconque qu’il donne pour sienne. Quand l’opinant est de l’avis du préopinant, c’est-à-dire, de celui qui a opiné avant lui, les choses vont le mieux du monde. Dans le cas contraire, le choc des opinions amene souvent quelques aménités oratoires qui font perdre la gravité aux tribunes. Quelquefois même ce choc est terrible ; c’est Entelle qui se saisit du gantelet pour combattre Darès ; opinant, préopinant, bientôt les voilà aux prises ; comme ils sont animés ! quel coup ils se portent ! ô patriotisme !… Ce ne sont plus des hommes… Qu’en as-tu fait ? ces géans de la fable qui se jettoient des montagnes à la tête !… Eh bien, ce n’étoient que des pygmées, vois ceux-ci ; ils se lancent des provinces… Comme elles se confondent dans leur chûte !… Chose incroyable, au milieu de ces fracas, un simple instrument rural, que le pacifique bélier porte au cou & agite en marchand, une sonnette rétablit le calme ! On dépose les gantelets, on s’entend ; & si-tôt qu’on s’en-