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nourrisson, enfanté, père, mère, frère, sœur, Roi, lieu ou place.

J’ai choisi de préférence ces groupes, sur-tout ceux qui expriment les différens degrés de parenté, parce qu’on les trouve souvent tous à-la-fois, dans beaucoup de ces stèles que j’ai reconnues pour n’être que des monumens funéraires, sur lesquels les défunts sont représentés rendant d’abord leurs hommages à des dieux, et ensuite recevant eux-mêmes, comme des divinités, les offrandes et les hommages de leur famille entière, quelquefois fort nombreuse. Chaque membre de la famille est figuré en pied sur ces stèles, avec les différences bien marquées d’âge et de sexe ; et au-dessus de chaque personnage est gravé son nom propre et son degré de parenté avec les défunts.

L’idée fils est exprimée par trois groupes hiéroglyphiques divers, souvent employés sur le même monument. (Voyez planche V, n.os 1, 2 et 3.)

Le groupe le plus ordinaire est une oie et une petite ligne perpendiculaire. Dans notre alphabet, l’oie répond au שׁ schin hébreu et au ϣ schéi copte, et la petite ligne perpendiculaire est un , un ou un  ; et si nous transcrivons le groupe d’après la valeur phonétique des signes qui le composent, nous avons les mots ϣⲁ, ϣⲉ ou ϣⲏ.

Or, la lecture ϣⲁ se rattache bien évidemment à la racine copte thébaine ϣⲁ oriri, nasci ; ϣⲏ, à la racine copte memphitique ϣⲁⲓ oriri, nasci ; enfin la lecture ϣⲉ, aux deux mêmes racines et au monosyllabe