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question de l’origine éthiopienne de la population » des arts et des institutions premières de l’Égypte.

Quoi qu’il en soit, l’écriture hiéroglyphique reçoit, par ces divers faits nouvellement acquis à la science, un plus haut degré d’importance, puisque, loin d’être circonscrit dans les limites naturelles de l’Égypte, l’usage de cette écriture était commun aux Nubiens, aux Éthiopiens, aux habitans des Oasis, comme aux Égyptiens eux-mêmes ; c’est-à-dire, en d’autres termes, que l’écriture sacrée des Égyptiens fut jadis l’écriture nationale d’une famille des peuples très-anciennement civilisés dans le nord-est de l’Afrique.

On doit croire que tous ces résultats si neufs et d’un intérêt si général pour les études historiques, se multiplieront et acquerront plus d’étendue à mesure que nous avancerons dans l’intelligence des textes hiéroglyphiques ; et la possibilité de pénétrer dans le sens entier de toutes ces inscriptions, m’est, j’ose le dire, complètement démontrée. On y parviendra en se livrant d’abord à quelques travaux qui exigent, il est vrai, et du temps et une patience soutenue, mais dont le but et la direction nous sont bien indiqués, et par les principes fondamentaux que nous venons de reconnaître, et par le succès des applications que j’en ai déjà faites.

Une très-grande partie des caractères qui composent toute inscription hiéroglyphique, expriment, et l’on ne saurait plus en douter, des voix et des articulations, c’est-à-dire, des mots de la langue parlée