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L’illustre académicien reconnut le premier, dans le texte démotique de Rosette, les groupes qui représentaient différens noms propres grecs, ainsi que leur nature alphabétique.

Le savant Danois étendit ces notions : il sépara la plupart des élémens alphabétiques de ces noms propres grecs ; mais il échoua tout-à-fait lorsqu’il voulut analyser les groupes de ce texte qui expriment autre chose que des mots grecs. Il considéra le texte démotique de Rosette comme entièrement alphabétique, mais n’y soupçonna point cette suppression des voyelles médiales qui est si habituelle dans les écritures de l’Asie occidentale ; et c’est-là, certes, la seule cause du petit nombre d’erreurs qu’il a commises dans la distinction des élémens de chaque nom propre grec écrits en caractères démotiques.

Plus tard, le savant Anglais proposa des corrections et des additions à l’alphabet de M. Ackerblad ; il proposa également la lecture d’un assez grand nombre de mots égyptiens du même texte démotique[1] ; mais il a depuis renoncé lui-même à ces diverses lectures, et de plus il a émis formellement l’opinion que le texte démotique de Rosette n’était composé que de signes d’idées, et nullement de signes alphabétiques ou de sons, si ce n’est peut-être, dit-il, les groupes peu nombreux qui expriment les noms propres grecs sur ce monument[2].

  1. Museum criticum de Cambridge.
  2. Supplém. à l’Encyclop. britann. vol. IV, 1.re part. pag. 54 et 55.