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ce magnifique recueil, ainsi que les empreintes, les dessins et les gravures plus ou moins exactes du célèbre monument de Rosette, qui seuls ont pu servir de fondement solide aux recherches des archéologues de tous les pays ; et quant à la langue, on devait déjà à M. Étienne Quatremère[1] l’importante démonstration, rendue sans réplique par une suite non interrompue de faits et de témoignages contemporains, que la langue copte était la langue égyptienne elle-même, transmise de bouche en bouche et écrite en caractères grecs, depuis l’établissement du christianisme en Égypte jusqu’à des temps peu éloignés de nous.

Avec le secours de matériaux aussi importans et de documens aussi précieux, il était bien difficile que l’étude constante des monumens écrits de l’ancienne Égypte, étude à laquelle plusieurs savans se livrèrent dès-lors sans relâche, ne produisît pas enfin quelques fruits. Mais le système graphique égyptien est si compliqué, il est formé d’élémens de leur nature si différens, que nos certitudes à son égard n’ont cependant pu naître et s’accroître que fort lentement et par le travail le plus opiniâtre.

On a déjà dit, dans la première partie de cet ouvrage, que c’est aux travaux de MM. Silvestre de Sacy, Ackerblad et Young, que l’Europe savante est redevable des premières notions exactes sur quelques points relatifs aux écritures de l’ancienne Égypte.

  1. Rech. sur la Langue et la littérat. de l’Égypte, Paris, 1808, in-8.o