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117. Cette seconde écriture était donc encore trop compliquée pour devenir vulgaire. Il fallait au peuple, et même aux castes supérieures, une méthode plus simple et plus abrégée, pour les relations habituelles et pour tous les détails de la vie civile. Cette nécessité bien sentie donna naissance à l’écriture démotique (populaire) ou épistolographique. Cette troisième espèce d’écriture dériva de l’hiératique, comme celle-ci dérivait elle-même de l’hiéroglyphique.

118. L’écriture démotique ou populaire emprunta tous ses élémens à l’écriture hiératique ou sacerdotale, et consiste principalement en lignes de sons ou phonétiques. On choisit, parmi les caractères sacerdotaux les moins compliqués, un nombre assez borné d’homophones qui devinrent les signes de chaque voix et de chaque articulation dont se composait la langue égyptienne parlée. Ainsi réduite à une quantité de signes beaucoup moins étendue que l’écriture sacerdotale, l’écriture populaire s’en éloigna encore sous deux autres rapports très-importans.

119. Le nouveau système rejette d’abord, presque sans exception, tous les caractères figuratifs que l’écriture hiératique repoussait déjà en partie seulement, et il les remplace par des signes de sons.

120. L’écriture démotique n’admet enfin qu’un fort petit nombre de caractères symboliques, et ceux-là seulement qui représentent des noms propres divins ou des choses sacrées, signes dont les formes sont puisées, comme celles de tous les caractères démotiques, dans