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expriment des pensées religieuses, ou rappellent les actions mémorables des rois et la gloire de la nation qui les a fait construire.

L’emploi des hiéroglyphes purs sur les grandes constructions et sur les monumens publics de tous les genres, était donc très-convenable et n’offrait aucun désavantage réel sous le rapport du temps qu’exigeait l’exécution de ces caractères. Mais, si cette écriture eût été la seule usitée en Égypte pour les relations journalières et dans les usages privés, l’inconvénient de la complication de ses signes aurait été bien réel ; et une telle écriture, devenue forcément vulgaire, eût, sans aucun doute, retardé les progrès du peuple égyptien dans le développement de ses facultés intellectuelles, et arrêté sa marche vers une civilisation perfectionnée.

Il n’en fut point ainsi : les Égyptiens durent sentir de bonne heure la nécessité d’un système d’écriture plus expéditif et d’un usage plus facile. On songea donc à abréger considérablement le tracé des caractères hiéroglyphiques purs, plutôt que de recourir à un système d’écriture totalement différent de celui qu’on avait déjà inventé, et que la religion avait définitivement consacré aux yeux de la nation entière.

112. Le premier moyen fut de réduire les caractères hiéroglyphiques purs, images d’objets physiques imités souvent jusque dans leurs plus petits détails, à une forme cursive, purement linéaire, conservant une esquisse des contours généraux de chaque image, ne