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ancienne de toutes et l’origine première des deux autres.

Ces aperçus qui résultent du raisonnement seul, opérant sur des considérations générales, sont pleinement confirmés par l’examen des faits.

111. L’écriture hiéroglyphique pure était, comme on l’a vu, un système immense qui usait de près d’un millier de caractères différens, et chacun de ces caractères ne devait être clairement tracé que par des mains habiles dans l’art du dessin. Cette écriture ne put donc jamais devenir vulgaire ; mais ce désavantage, résultant d’une extrême surabondance de signes compliqués, était amplement racheté lorsqu’on employait l’écriture hiéroglyphique pure dans les innombrables inscriptions qui couvraient les monumens publics, par la richesse et la variété même de ces caractères images de toute la nature vivante et des plus nobles productions de l’art. L’écriture hiéroglyphique pure, et cette écriture seule parmi toutes celles qu’a pu inventer le génie de l’homme, fut, par cela même, éminemment monumentale et propre à décorer les édifices publics. Certaines séries de signes hiéroglyphiques, revêtus de couleurs variées, sont souvent tellement bien disposées, qu’elles produisent à l’œil un effet aussi riche que la plupart des ornemens de pure fantaisie qui décorent l’architecture des autres peuples. Ces mêmes séries de signes, tout en flattant l’œil, parlent encore à l’esprit ; nous font connaître l’origine et la destination des monumens qui les portent ;