Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/376

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 326 )

constitutifs du système hiéroglyphique. On sent que, par l’introduction de cette troisième classe de signes, l’écriture sacrée des Égyptiens fut complétée, et de plus que, possédant à-la-fois trois moyens différens pour exprimer les idées, les Égyptiens employèrent dans un même texte celui qui leur paraissait le mieux approprié à la représentation d’une idée donnée. Si l’objet d’une idée ne pouvait être clairement noté, soit en procédant en propre par un caractère figuratif, soit tropiquement par un caractère symbolique, l’écrivain recourait aux caractères phonétiques, lesquels suppléaient aisément à la représentation directe ou indirecte de l’idée, par la peinture conventionnelle du mot signe de cette même idée. Ainsi donc la série des caractères phonétiques fut le moyen le plus puissant et le plus usité du système graphique égyptien ; c’est par eux sur-tout que les idées les plus métaphysiques, les nuances les plus délicates de la langue, les inflexions, et enfin toutes les formes grammaticales [1], purent être exprimées en hiéroglyphes, à-peu-près avec tout autant de clarté qu’elles le sont, par exemple, au moyen du simple alphabet des Phéniciens ou des Arabes.

93. Il résulte enfin de tout ce qui précède, et avec une pleine évidence :

1.o Qu’il n’y avait point d’écriture égyptienne toute

  1. Suprà, page 73 et suivantes.