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la langue, qu’il en put exister après cette invention ; et croire, puisque les différences entre les trois dialectes encore connus de la langue égyptienne consistent en très-grande partie dans des nuances de voyelles, que le créateur du système alphabétique égyptien put, à cause de cela, négliger la notation des voyelles, pour s’occuper plus spécialement des consonnes, sujettes à bien moins de variations.

Quoi qu’il en soit, il n’est pas moins vrai de dire qu’un texte hiéroglyphique convenait, même dans sa partie phonétique, à tous les habitans de l’Égypte, qu’ils parlassent soit le dialecte thébain, soit le dialecte memphitique, soit le dialecte dit baschmourique, en supposant, ce qui peut être prouvé pour une époque assez ancienne, que l’existence de ces trois dialectes fût contemporaine de l’usage de l’écriture hiéroglyphique. Les différences de dialecte disparaissent, en effet, dans les mots égyptiens écrits en caractères phonétiques.

1.o La consonne des mots du dialecte thébain se change en dans le memphitique, et nous avons vu qu’un seul et même caractère hiéroglyphique exprime à-la-fois le et le des noms propres grecs transcrits en hiéroglyphes.

2.o Les consonnes et du thébain sont souvent remplacées par le et le dans le memphitique ; un seul hiéroglyphe phonétique représente les consonnes et , comme un autre les consonnes et .

3.o La consonne des mots thébains et memphitiques devient dans le dialecte dit baschmourique,