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les anaglyphes, passait dans les textes hiéroglyphiques, non pour s’y combiner et y former des scènes et des tableaux, mais comme simples signes tropiques d’une idée, comme caractères d’une véritable écriture ; ils étaient mêlés et mis en ligne avec d’autres caractères d’une nature toute différente, quant à leur mode d’expression.

64. Il était, au contraire, de l’essence des anaglyphes de se former presque toujours par la combinaison de plusieurs images tropiques ; aussi n’ai-je retrouvé jusqu’ici, dans les textes en hiéroglyphes purs, que deux des quarante groupes symboliques décrits par Horapollon : l’un est le signe complexe de l’idée lettre, écriture (suprà, 51) ; et l’autre les trois vases, qui exprimaient l’inondation du fleuve.

65. Les caractères symboliques ou tropiques ne sont point, dans l’écriture hiéroglyphique, aussi multipliés qu’on se l’était persuadé ; la plus grande partie de ceux qui s’y rencontrent, y tiennent, comme on l’a déjà vu (suprà, 52 et 53), la place des noms propres des dieux et des déesses dont ils rappelaient symboliquement l’idée.

66. Le respect profond que tous les anciens peuples de l’Orient eurent en général pour les noms propres de leurs dieux, suffisait déjà pour porter les Égyptiens à exprimer ces noms sacrés par des caractères symboliques, plus fréquemment que par des signes exprimant, les sons mêmes de ces noms. On peut voir, en effet, dans le traité de Iamblique sur les mys-