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appelons l’écriture hiéroglyphique, et tenait primordialement à un tout autre système de représentation de la pensée ?

Je n’ai reconnu, en effet, jusqu’ici, dans les textes hiéroglyphiques, que trente seulement des soixante-dix objets physiques indiqués par Horapollon, dans son livre premier, comme signes symboliques de certaines idées ; et sur ces trente caractères, il en est treize seulement, savoir, le croissant de la lune renversé, le scarabée, le vautour, les parties antérieures du lion, les trois vases, le lièvre, l’ibis, l’encrier, le roseau, le taureau, l’oie (ou chénalopex), la tête de coucoupha et l’abeille, qui paraissent réellement avoir, dans ces textes, le sens qu’Horapollon leur attribue.

61. Mais la plupart des images symboliques indiquées dans tout le livre I.er d’Horapollon et dans la partie du II.e qui semble la plus authentique, se retrouvent dans des tableaux sculptés ou peints soit sur les murs des temples et des palais, sur les parois des tombeaux, soit dans les manuscrits, sur les enveloppes et cercueils des momies, sur les amulettes, &c., peintures et tableaux sculptés qui ne retracent point des scènes de la vie publique ou privée, ni des cérémonies religieuses, mais qui sont des compositions extraordinaires, où des êtres fantastiques, soit même des êtres réels qui n’ont entre eux aucune relation dans la nature, sont cependant unis, rapprochés et mis en action. Ces bas-reliefs, purement allégoriques ou symboliques, abondent sur les constructions égyptien-