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3.o Par métaphore (ce qui rentre au fond dans l’esprit général des procédés indiqués jusqu’ici), en employant l’image d’un objet pour exprimer autre chose que cet objet lui-même. Ainsi, l’abeille signifiait un peuple obéissant à son roi[1] ; les parties antérieures d’un lion, la force[2] ; le vol de l’épervier, le vent[3] ; un aspic, la puissance de vie et de mort[4] ; le crocodile, la rapacité[5].

4.o Enfin, une foule de signes symboliques étaient, à proprement parler, de véritables énigmes, les objets dont ces caractères présentaient les formes n’ayant que des rapports excessivement éloignés et presque de pure convention avec l’objet de l’idée qu’on leur faisait exprimer. C’est ainsi que le scarabée était le symbole du monde, de la nature mâle ou de la paternité[6] ; le vautour, celui de la nature femelle et de la maternité[7] ; un serpent tortueux figurait le cours des astres[8] ; et l’on peut voir dans Horapollon et dans Clément d’Alexandrie, les raisons qui déterminèrent les Égyptiens à choisir ces êtres physiques pour signes de ces idées si différentes et si éloignées de leur nature.

On doit principalement comprendre parmi les signes

  1. Horapollon, liv. I, hiéroglyphe 62.
  2. Suprà, pag. 200.
  3. Horapollon, liv. II, hiéroglyphe 15.
  4. Idem. liv. I, hiéroglyphe 1.
  5. Ibid. hiéroglyphe 67.
  6. Ibid. hiéroglyphe 10.
  7. Ibid. hiéroglyphe 11.
  8. Clément d’Alex. Stromat. liv. V, chap. 4.