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des prénoms de Ramsès le Grand et de Ramsès-Meiamoun, n’en diffère essentiellement que par le signe final, qui est le hiéroglyphique, et sur-tout par le troisième signe, qui, au lieu d’être la déesse Saté caractérisée par sa coiffure ornée d’une plume, est le dieu Djom ou Gom, l’Hercule égyptien, dont la tête est tout aussi habituellement surmontée d’une plume ou feuille ; et la barbe que porte la petite figure dans tous les dessins de ce prénom royal que j’ai pu consulter, ne laisse en effet aucun doute sur le sexe. Le second cartouche contient le nom propre qui se lit sans difficulté, Ⲣⲏⲙⲥⲥ, Ramsès.

La légende de ce prince se montre également dans la colonne médiale de deux faces de l’obélisque oriental et de l’obélisque occidental de Louqsor ; mais les colonnes latérales de ces faces, comme les trois colonnes de la troisième face de chacun de ces monolithes, offrent la légende royale de Ramsès le Grand. Ces diverses circonstances prouvent, 1.o que les obélisques ont été taillés et érigés par le Pharaon dont la légende se trouve dans les colonnes médiales de deux de leurs faces ; 2.o que ces obélisques n’ont eu d’abord, comme ceux de Karnac et celui d’Héliopolis, qu’une seule colonne d’hiéroglyphes, portant, comme on l’a vu, la légende du Ramsès qui les fit élever ; 3.o que dans la suite Ramsès le Grand ayant embelli le même palais par des constructions nouvelles, on consacra son nom et les détails de ses travaux dans les deux colonnes latérales des deux premières faces et dans trois colonnes